Cinq Episodes

Pour Quatuor à Cordes

Composé avril-mai 2005

Dedicace:

Duration : ca. 18:00

J’avais commencé au début de l’été 2004, l’écriture d’un quatuor à cordes qui se trouva évoluer très rapidement vers ce qui allait devenir, la Sinfonietta pour cordes ou Acrostiche sur le nom de C.A.G.E

Sans doute, à l’époque, l’idée d’écrire un quatuor à cordes me paraissait déraisonnable voire présomptueuse. Il en résulta une oeuvre obsessionnellement contrapontique à cinq voix totalement indépendantes au point que j’envisage d’éditer chaque partie comme autant d’œuvres pour instruments solistes...

Je dois avouer que, six mois après, la chose qui me paraissait im-pensable allait devenir indis-pensable et je fis ce que je fais rarement dans ce cas de figure, j’écoutai beaucoup de quatuors de toutes époques. Il m’apparut au bout d’un moment que cette envie de quatuor était surtout due à l’amour indéfectible que je porte depuis ma prime jeunesse au quatuor de Debussy puis et surtout encore plus, à celui de Ravel, car je serai tenté de dire que ce dernier suffit à mon bonheur musical total et absolu... Mon envie de quatuor n’a jamais vraiment été une envie de quatuor classique ou romantique, mais profondément une envie de quatuor "moderne".

Je n’ai toutefois pas pu me résoudre à donner à ces cinq mouvements le titre de "Quatuor", comprenne qui peut... Il est vrai que la forme ne cherche en aucune manière à réutiliser les schémas traditionnels du quatuor. Il s’agit en fait et réellement de cinq "épisodes" qui ont tous un lien entre eux mais qui ont aussi, comme dans un roman d’Alexandre Dumas ou d’Eugène Sue, une totale indépendance. Une fois que j’ai eu composé ce qui correspond aujourd’hui aux épisodes 1, 2, 4, 5, je m’aperçus que la transcription pour cordes d’une pièce datant d’il y a cinq ans ( un Tango pour Quatuors de saxophones) s’intégrait parfaitement au reste, bien qu’elle soit d’un style assez différent. Je décidai donc de la placer au milieu. Cette intégration change bien sûr le caractère de la pièce dans sa globalité. J’autorise donc les musiciens à ne pas jouer ce désormais troisième épisode. Ce qui permet bizarrement à cette pièce de changer de caractère selon qu’on la joue intégralement ou nom. On doit en revanche garder l’ordre des épisodes, car il y a une logique quasi romanesque dans leur enchaînement .

Jean-Thierry BOISSEAU